Les villes de 15 minutes : un concept réalisable au Québec ?
Les politiques d’accessibilité locale et régionale, telles que les concepts de la « ville de 15 minutes » et de la « ville de 30 minutes », ont gagné en popularité ces dernières années dans le domaine de l’urbanisme. Ces concepts visent à permettre aux résidents urbains de réaliser les fonctions sociales essentielles (vivre, travailler, faire du commerce, se soigner, s'éduquer et se divertir) à moins de 15 ou 30 minutes de leur domicile en utilisant des modes de transport actifs comme la marche ou le vélo.
La ville de 15 minutes n'est pas uniquement conceptuelle. De plus en plus de clients expriment ce besoin auprès de leur courtier immobilier lorsqu’il s’agit de définir leurs critères de recherche d'une nouvelle propriété. "On veut être proche de tout !" est une demande de plus en plus courante.
Un modèle inspiré de l'Europe
Le concept de la ville de 15 minutes a émergé dans les régions européennes plus anciennes, où l’aménagement urbain s’est principalement développé avant l’ère de la domination automobile. Avec le temps, ces régions ont vu leur population augmenter, nécessitant des extensions urbaines souvent orientées autour de la voiture, ce qui a allongé le temps de déplacement des habitants. Aujourd’hui, l’idée de revenir à une vie de proximité séduit de nombreux décideurs européens, et commence à faire son chemin en Amérique du Nord.
Est-ce réalisable pour Montréal ?
Mais est-il réaliste de penser que ce modèle pourrait être appliqué dans des villes nord-américaines comme Montréal ? Une étude de l’Université McGill, publiée dans le journal ScienceDirect (Journal of Urban Mobility), a exploré cette question en évaluant si la planification urbaine de la ville de 15 minutes pouvait améliorer l’accessibilité locale dans le contexte montréalais. L’étude a étendu la définition de ce concept pour inclure les transports en commun, étant donné leur importance dans les environnements nord-américains pour encourager un mode de vie actif.
Les résultats de l'étude
L’étude a montré que, même en élargissant la définition du concept de ville de 15 minutes à un rayon de 30 minutes de déplacement, atteindre ces objectifs reste un défi majeur dans une grande ville nord-américaine comme Montréal. La difficulté principale réside dans l'incompatibilité de ce modèle avec la diversité des structures familiales et des modes de vie. En effet, chaque famille a des besoins uniques en termes de travail, d’éducation, de services de santé et de loisirs, ce qui rend difficile de satisfaire ces besoins uniquement à l'intérieur d'un rayon de 15 ou 30 minutes, surtout dans des environnements urbains aussi vastes et variés.
L’étude a également révélé que les infrastructures actuelles et la disposition géographique des services ne permettent pas de soutenir ce modèle de manière universelle. Par exemple, dans certains quartiers, il est possible de vivre selon le modèle de la ville de 15 minutes grâce à une densité élevée de services et d'emplois. Cependant, dans d'autres, où les distances sont plus grandes et les options de transport limitées, ce modèle devient impraticable.
Le défi pour les acheteurs immobiliers
Pour les acheteurs immobiliers qui souhaitent adopter le modèle de la ville de 15 ou 30 minutes, il est essentiel de comprendre que la "localisation parfaite" n'existe pas encore. L'étude souligne qu'à moins d'une volonté politique forte et de transformations majeures dans l'urbanisme, il sera difficile de trouver un quartier qui répond pleinement à ce concept dans un avenir proche. Cela signifie que les acheteurs doivent être prêts à faire des compromis, que ce soit en matière de proximité des services, du temps de déplacement ou du type de transport utilisé.
Prenons l'exemple de Valérie, qui recherchait un condo à Québec dans un quartier répondant au concept de la ville de 15 minutes. Elle a trouvé que le quartier La Campanile, à Pointe-de-Sainte-Foy, répondait parfaitement à ses besoins. Ce quartier, principalement constitué de condos, offre à moins de 15 minutes de marche des parcs, des installations de loisirs, des boutiques, des restaurants, une pharmacie, une épicerie, une SAQ, des écoles, un jardin communautaire, une piste cyclable, et des transports en commun. Cependant, le travail de Valérie, situé au centre-ville de Québec, impose un temps de déplacement qu'elle a dû prendre en compte pour profiter pleinement des avantages de son quartier 15 minutes.
Le rôle des courtiers immobiliers
En attendant que ces concepts se concrétisent à plus grande échelle, les courtiers immobiliers jouent un rôle crucial en aidant les acheteurs à naviguer dans ces défis. Grâce à leur expertise et à des outils technologiques avancés, ils sont en mesure d'offrir une meilleure compréhension des quartiers et des possibilités qu'ils offrent. Les courtiers peuvent ainsi guider les acheteurs vers des choix éclairés qui tiennent compte non seulement de leurs besoins actuels, mais aussi des réalités du marché immobilier et des infrastructures disponibles. Ils peuvent également conseiller sur les quartiers qui, bien que n'étant pas encore de véritables "villes de 15 minutes", offrent des compromis intéressants et un bon potentiel de développement futur.
Conclusion
Bien que le concept de la ville de 15 minutes soit une idée inspirante pour repenser l’urbanisme et encourager un mode de vie plus local, sa mise en œuvre requiert une approche nuancée et adaptée. Les courtiers immobiliers, forts de leur compréhension des tendances et des réalités du marché, sont les mieux placés pour guider les acheteurs vers des choix de localisation qui répondent à leurs besoins spécifiques et à leur mode de vie. N'hésitez pas à faire appel à l'expertise de votre courtier pour vous aider à trouver le lieu idéal pour votre prochaine propriété.